Unepetite note de lecture sur le livre d'Adrien Abauzit : La France divisĂ©e contre elle mĂȘme. Vous l'avez lu? Vous avez envie de le lire? Dites moi!Merci Ep Vous analysez dans votre livre comment l’élection d’Emmanuel Macron a Ă©tĂ© l’aboutissement d’un Ă©clatement de la sociĂ©tĂ© française qui a commencĂ© il y a des dĂ©cennies. La dĂ©christianisation de la France a-t-elle jouĂ© un rĂŽle dans cette archipelisation » de la sociĂ©tĂ© ?Nous ne sommes bien sĂ»r pas les premiers Ă  travailler sur le dĂ©clin de l’influence catholique en France. Le livre de Marcel Gauchet Le dĂ©senchantement du monde a dĂ©jĂ  trente-cinq ans. Mais nous sommes aujourd’hui au stade terminal du processus. Le nombre de messalisant » s qui vont Ă  la messe tous les dimanches est passĂ© de 35 Ă  6 % depuis Vatican II. Le nombre dĂ©croissant des prĂȘtres diocĂ©sains et des baptĂȘmes, la grande rarĂ©faction du prĂ©nom Marie Ă©galement, marquent une dĂ©christianisation trĂšs avancĂ©e. La matrice catholique a eu une influence considĂ©rable sur la structuration de la sociĂ©tĂ© française. Elle a organisĂ© tout un pĂŽle catholique de la sociĂ©tĂ© qu’elle a irriguĂ© pendant des siĂšcles jusqu’aux derniĂšres dĂ©cennies. Elle a, parallĂšlement, suscitĂ© la constitution d’un pĂŽle laĂŻque et rĂ©publicain qui s’est construit pour une grande part en rĂ©action au premier et qui, dĂ©christianisation aidant, s’est trouvĂ© dĂ©pourvu d’adversaire. La dĂ©christianisation a dĂ©stabilisĂ© les deux pĂŽles qui, plus profondĂ©ment, reposaient sur un soubassement imprĂ©gnĂ© de culture judĂ©o-chrĂ©tienne, remettant en question les fondements mĂȘmes sur lesquels les deux pĂŽles reposaient. La dĂ©christianisation ne pouvait donc pas rester sans consĂ©quences sur l’ordre politique et sur le paysage consĂ©quence de ces Ă©volutions, vous parlez d’un paysage F. Par de nombreux aspects, le paysage culturel et idĂ©ologique n’a plus grand-chose Ă  voir avec ce que l’on a connu. Bien sĂ»r, chaque gĂ©nĂ©ration a la faiblesse de penser qu’elle est en rupture par rapport Ă  celles qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©e. Mais ce Ă  quoi nous assistons aujourd’hui n’est pas seulement le rĂ©sultat d’un renouvellement gĂ©nĂ©rationnel, mais d’un basculement civilisationnel et anthropologique sans prĂ©cĂ©dent. Il y a d’autres critĂšres que le taux de remplissage des Ă©glises qui indiquent la dĂ©christianisation de la France les prĂ©fĂ©rences en matiĂšres d’obsĂšques l’incinĂ©ration a pris le pas sur l’enterrement, les mariages et la nuptialitĂ©, la sexualitĂ©, la dĂ©crispation de la sociĂ©tĂ© sur l’homosexualitĂ©. On voit les plaques tectoniques bouger de maniĂšre spectaculaire, alors qu’elles Ă©taient restĂ©es immuables pendant des siĂšcles. Entre 1945 et le dĂ©but des annĂ©es 1980, les naissances hors mariage reprĂ©sentaient moins de 10 % des naissances. Aujourd’hui c’est 60 %. C’est devenu la norme, en l’espace de deux gĂ©nĂ©rations. Avec bientĂŽt l’élargissement du droit Ă  la PMA aux couples de lesbiennes ou aux femmes cĂ©libataires, on va aboutir Ă  des naissances sans pĂšre. Une rupture encore avec l’ordre philosophique, anthropologique et mĂȘme psychologique que l’on a connu. Quand on pose la question aux Français aujourd’hui en Ă©voquant le manque de pĂšre, 50 % sont favorables Ă  l’élargissement de la PMA, 50 % sont dĂ©favorables. Les gĂ©nĂ©rations les plus ĂągĂ©es y sont aux deux tiers opposĂ©es. Les moins de 35 ans y sont aux deux tiers favorables. L’ordre social et familial n’en sera pas forcĂ©ment bouleversĂ©, Ă©tant donnĂ© le petit nombre de personnes concernĂ©es. Mais sur des questions assez fondamentales, les conceptions changent radicalement. Avec ces lois qui se succĂšdent, c’est tout le rĂ©fĂ©rentiel qui, peu Ă  peu, mais rapidement, se modifie. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, apparaĂźt la pilule et l’IVG est lĂ©galisĂ©e, ce qui dissocie sexualitĂ© et procrĂ©ation il peut y avoir sexualitĂ© sans procrĂ©ation. Quarante-cinq ans plus tard, nous pourrions avoir une procrĂ©ation sans parlez de l’üle des retraitĂ©s, de celle des expatriĂ©s, qui ont jouĂ© un rĂŽle important dans la victoire d’Emmanuel Macron. Peut-on dire qu’il y a un Ăźlot catholique ?J. F. On pourrait mĂȘme parler d’un chapelet d’üles et d’ülots, car s’il y a des caractĂ©ristiques communes, il existe aussi des diffĂ©rences importantes. Par ailleurs, il ne nous est pas venu Ă  l’esprit, mon coauteur et moi, de dire qu’il n’y a plus de catholiques en France ! Ils sont encore nombreux, actifs, organisĂ©s, mais ils n’ont plus la force d’autrefois et ils ne sont plus une puissance politique et sociale capable d’influer significativement sur la trajectoire de la sociĂ©tĂ© française. Ils sont donc ravalĂ©s » au statut d’üle parmi d’autres de l’archipel dĂ©clin a des consĂ©quences juridiques et politiques. Jusqu’à prĂ©sent, les catholiques pouvaient se tenir Ă  l’ombre de la RĂ©publique, qui reprenait pour l’essentiel leur rĂ©fĂ©rentiel. Aujourd’hui, le dĂ©calage s’est creusĂ©, et les catholiques constatent qu’ils ne reprĂ©sentent qu’une Ăźle parmi d’autres ce qui les expose Ă  voir adoptĂ©es des lois qui sont contraires Ă  leur vision du monde. Yann Raison du Cleuziou montre bien qu’il y a pour le noyau dur de cette Ăźle, qu’il appelle les catholiques observants », deux tentations la tentation du repli, du bastion. Dans une sociĂ©tĂ© qui part dans une direction inconnue, il leur appartient de transmettre leur foi au sein de la sphĂšre familiale, au prix de beaucoup d’efforts, ou de reconstituer des communautĂ©s homogĂšnes avec des Ă©coles hors contrat, puisque mĂȘme l’école privĂ©e d’obĂ©dience catholique ne correspondrait plus Ă  leurs canons. L’autre tentation, alors que la fille aĂźnĂ©e de l’Église redevient une terre a-chrĂ©tienne, est de reprendre le collier des premiers chrĂ©tiens et de repartir Ă  l’offensive pour réévangĂ©liser. Emmanuel Macron a rendu hommage Ă  ces catholiques lors de son discours aux Bernardins, saluant leur rĂŽle trĂšs actif en matiĂšre sociale, morale et intellectuelle
 Les catholiques ont un hĂ©ritage important. Mais ce monde catholique n’a plus la puissance d’entraĂźnement du passĂ©, et c’est un constat douloureux pour beaucoup de catholiques, historiquement habituĂ©s Ă  vivre dans une sociĂ©tĂ© qui, certes, ne leur faisait pas de cadeaux, surtout Ă  certaines pĂ©riodes, mais oĂč leur position Ă©tait tout de mĂȘme plus confortable que celle qu’ils connaissent aujourd’ crise sociale que nous traversons rend cette situation encore plus douloureuse, puisqu’on se rend compte que dans cette sociĂ©tĂ© multiple et divisĂ©e, beaucoup se sentent perdus
J. F. Il y avait en effet le rĂ©seau des paroisses et, selon une formule qui a fait florĂšs, le long manteau d’églises » qui couvrait le territoire français, le Secours catholique, les mouvements d’action catholique, le scoutisme, les Ă©coles catholiques
 Cet hĂ©ritage a de beaux restes. En face, il y avait la contre-sociĂ©tĂ© communiste et le camp laĂŻque avec leurs organisations pour la jeunesse, des lieux de rencontre et de convivialitĂ© qui maillaient aussi la sociĂ©tĂ© et le territoire. Il n’y a pas eu de sabotage organisĂ© de ce maillage, mais le dĂ©veloppement puissant de l’individualisme a peu Ă  peu rongĂ© tous ces piliers pour n’en laisser aujourd’hui que des traces. Dans un certain nombre de territoires et chez certains publics, on se trouve face Ă  un vide relationnel et culturel, un vide de sens aussi, qui rend une partie de ces populations malheureuses, mais aussi poreuses et disponibles Ă  un certain nombre de discours. Les consĂ©quences du dĂ©clin de l’Église rouge et de l’Église catholique ne sont pas seulement sociologiques, elles touchent au sens de la vouloir idĂ©aliser un Ăąge d’or, on peut reconnaĂźtre rĂ©trospectivement que les matrices d’autrefois confĂ©raient une armature Ă  la fois psychologique et morale, mais aussi socio-Ă©conomique, Ă  de trĂšs nombreuses populations. Aujourd’hui, en haut du mille-feuille social, il y a des personnes financiĂšrement et intellectuellement suffisamment dotĂ©es pour pouvoir Ă©voluer dans un univers archipelisĂ© et dĂ©structurĂ©. Mais les publics qui ont fait des Ă©tudes moins longues ou ont connu des parcours plus heurtĂ©s sont confrontĂ©s Ă  de fortes a aussi l’impression que les diffĂ©rentes couches du mille-feuille » ne se parlent plus, et que finalement les gens ne s’intĂ©ressent plus les uns aux F. En effet. La sociĂ©tĂ© Ă©tait fondĂ©e sur des matrices, qui jouaient aussi le rĂŽle de silos, avec des ascenseurs, dont la verticalitĂ© permettait la communication entre diffĂ©rentes strates de l’édifice. Jamais aucun silo n’a eu toute une strate sous sa coupe, ni les catholiques ni les rouges », qui comptaient chacun aussi bien des intellectuels que des paysans ou des ouvriers. Mais tout ce monde se reconnaissait dans une vision commune, pouvait se rencontrer occasionnellement, Ă  la messe, dans des Ă©coles ou dans des patronages. Il y avait a minima la conscience qu’il existait d’autres groupes sociaux que le sien, et le sentiment plus ou moins justifiĂ© de partager quelque chose qui nous liait et nous dĂ©passait. Tout cela a sautĂ©.
Larticle sur la dĂ©chĂ©ance de nationalitĂ© est celui qui divise le plus les dĂ©putĂ©s. Et mĂȘme Ă  droite, c'est la cacophonie. Et mĂȘme Ă  droite, c'est la cacophonie.
Avocat et Ă©crivain, Adrien Abauzit avait dĂ©jĂ  Ă©crit un ouvrage qui n’était pas passĂ© inaperçu ”AbĂ©cĂ©daire pour une jeunesse dĂ©racinĂ©e”. Dans “La France divisĂ©e contre elle-mĂȘme”, l’auteur balaie l’histoire de France afin de montrer comment se sont dĂ©veloppĂ©es en son sein les forces qui la dĂ©truisent depuis plus de 200 ans. Pour lui, “la France est empoisonnĂ©e par le virus des LumiĂšres”. D’une plume acĂ©rĂ©e, Adrien Abauzit dresse une analyse sans concession d’une France menacĂ©e de disparition. Refusant le suicide de la France, l’écrivain relĂšve d’importantes notes d’espoir comme le rĂŽle d’internet, vecteur de “refrancisation”. Comme Bernanos, il pense que l’espĂ©rance commence toujours avec le dĂ©sespoir. Retrouvezl'ebook La France contre elle-mĂȘme - De la dĂ©marcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui de Richard Werly - Éditeur Grasset - Format ePub - Onglets livre RĂ©sumĂ© DĂ©marcation le terme n'est plus guĂšre utilisĂ©. Fractures et archipel sont les mots Ă  la mode. DĂ©marcation, pourtant rĂ©sonne d'une autre force il rappelle aux Français qu'Ă  partir du 22 juin 1940, une ligne du mĂȘme nom sĂ©para le pays en deux. Les quatre annĂ©es qui suivirent, sous le rĂ©gime du MarĂ©chal PĂ©tain, furent marquĂ©es par l'abime de la collaboration avec l'occupant nazi et par l'hĂ©roĂŻsme de la rĂ©sistance. Elles furent celles du pire et du meilleur. CĂŽte Ă  cĂŽte. Ces contradictions, autour de cette ligne imposĂ©e par l'occupant nazi, furent la matrice de la France mythifiĂ©e de l'aprĂšs 1945. Une France Ă  l'unitĂ© et l'ambition retrouvĂ©es, qui se remit Ă  croire dans la singularitĂ© de son destin. MalgrĂ© ses affrontements et ses blessures. L’auteur est parti, pour enquĂȘter sur ces dĂ©marcations françaises, sur les traces de cette balafre qui traversait Ă  l’époque un pays oubliĂ©, Ă©loignĂ© de Paris et coupĂ© du littoral Atlantique. Colonne vertĂ©brale de la France de Vichy, la ligne » partait des contreforts de l'Ain et du Jura. Elle coupait le pays du nord au sud Ă  travers la SaĂŽne et Loire, l'Allier, le Cher, suivant le cours des riviĂšres et des routes, ou traversant champs et forĂȘts alors hĂ©rissĂ©s de barbelĂ©s. Ses points de passage Ă©taient Nantua, DĂŽle, Moulins, Vierzon.... Puis Ă  partir de la Touraine, elle obliquait plein sud, Ă  travers les Charentes, le Bordelais, les Landes, jusqu'au BĂ©arn, au Pays Basque et Ă  la frontiĂšre espagnole. Que dĂ©couvre l’auteur, quatre-vingts ans plus tard ? Une France rongĂ©e par des antagonismes instrumentalisĂ©s. Une France en quĂȘte d'un avenir positif que ses Ă©lites torpillent, renvoyant sans cesse les Français vers leurs divisions. Une France qui fourmille d'initiatives locales, mais ligotĂ©e par des rĂšgles que les français subissent et ne comprennent plus. Une France oĂč la fraternitĂ© qui existait jadis, de part et d'autre de la ligne de dĂ©marcation et dans le fracas des combats, a fait place aux Ă©goĂŻsmes nourris par les nouveaux modes de consommation. Une France qui refuse de se voir telle qu'elle est, parce que son actuelle diversitĂ© religieuse, ethnique et culturelle, lui a Ă©tĂ© imposĂ©e sans pouvoir en dĂ©battre. Une France empĂȘchĂ©e. Parce qu'elle est aujourd'hui en guerre...contre elle-mĂȘme. DĂ©tails Partager via Facebook Partager via Twitter Partager via Pinterest Partager par Mail Imprimer la page Avis des lecteurs Unependaison qui divise l’Islam. Une pendaison qui divise l’Islam. Radios L 'espace au Proche-Orient comme au Maghreb, elle risque, lĂ , oui, de changer bien des choses. Avant mĂȘme l’annonce de cette pendaison, par des chiites, d’un ancien chef d’Etat sunnite, toutes les capitales arabes s’inquiĂ©taient de la montĂ©e en puissance de l’Iran chiite, de son
Politique La question du passeport vert n’est plus taboue. Elle rĂ©vĂšle les fractures idĂ©ologiques et les changements de bord des leaders nationaux. Le dĂ©bat s'installait dans les mĂ©dias depuis quelques semaines lorsque la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne sonna le glas. Ce lundi, Ursula von der Leyen a annoncĂ© qu'un projet serait prĂ©sentĂ© au pouvoir lĂ©gislatif sur un passeport vaccinal qui permettrait aux EuropĂ©ens de se dĂ©placer en sĂ©curitĂ© dans l'Union europĂ©enne ou Ă  l'Ă©tranger pour le travail ou le tourisme. » RĂ©clamĂ©e par les pays dont l'Ă©conomie dĂ©pend des Ă©changes comme la GrĂšce, l'initiative suscite de vives rĂ©actions. Mais les clivages ne sont pas toujours ceux que l'on sujet s'est immiscĂ© dans les mĂ©dias français lorsqu'IsraĂ«l a songĂ©, fin 2020, Ă  l'adoption d'un certificat » vaccinal qui, dans un pays oĂč les prĂ©cieuses doses semblent couler Ă  flots, permettrait aux vaccinĂ©s de reprendre une vie Ă  peu prĂšs normale. Depuis, IsraĂ«l s'est bien dotĂ© d'un tel systĂšme, offrant Ă  ceux qui se sont fait piquer par deux fois le retour au monde d'hier » pour six mois. En outre, les IsraĂ©liens vaccinĂ©s devraient trĂšs prochainement profiter d'une rĂ©ouverture des frontiĂšres. De quoi rappeler la diffĂ©rence entre certificat et passeport vaccinal, le premier concernant la vie interne du pays et le second la possibilitĂ© de se dĂ©placer Ă  l'international
À LIRE AUSSICoignard – Et revoilĂ  le passeport vaccinal !Une restriction des libertĂ©s » ?En France, la question fut d'emblĂ©e abordĂ©e par le prisme du certificat vaccinal. L'occasion pour les mĂ©contents de tout temps de crier Ă  l'injustice. La France insoumise s'est ainsi inquiĂ©tĂ©e d'une restriction des libertĂ©s » Alexis CorbiĂšre, entamant les protestations mĂ©diatiques, de concert avec le Rassemblement national, dĂšs le mois de dĂ©cembre ! Admettons qu'un certificat de la sorte rend implicitement la vaccination indispensable Ă  tout ĂȘtre social. Mais le sujet a Ă©tĂ© abordĂ© de maniĂšre prĂ©maturĂ©e il semble Ă©tonnant d'Ă©voquer ce dispositif quand Ă  peine 5 % des Français sont vaccinĂ©s aujourd'hui. C'Ă©tait d'autant plus vrai lorsque seule Mauricette aurait pu se munir du sĂ©same. MĂȘme les arguments Ă©conomiques ne tiennent pas quel restaurateur souhaiterait rouvrir pour une clientĂšle potentielle de 4 millions de personnes principalement retraitĂ©es Ă  l'Ă©chelle de toute la France ?La semaine derniĂšre, lors d'un nouveau Conseil europĂ©en Ă  distance, Emmanuel Macron s'est dit favorable au principe du certificat, sur le modĂšle israĂ©lien, mais opposĂ© Ă  celui du passeport, qui exclurait les jeunes des voyages cet Ă©tĂ©, compte tenu du rythme de la vaccination. Quelques heures plus tard, le prĂ©sident de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, plaidait pour le passeport, mais contre le certificat. Il a soulignĂ© sur France Info une incohĂ©rence dans la proposition du chef de l'État, qui empĂȘcherait ceux qui ne sont pas vaccinĂ©s de se rendre au restaurant en France, mais leur permettrait de traverser les frontiĂšres comme bon leur LIRE AUSSIVariants, vaccins, passeport la solidaritĂ© mondiale Ă  l'Ă©preuve du CovidLa fameuse phrase du virus qui n'a pas de passeport » La position du prĂ©sident est dĂ©licate. Il y a quelques mois, tous les commentateurs s'accordaient Ă  dire que la vaccination Ă©tait l'Ă©tape que le gouvernement ne pouvait pas rater. De fait, l'Ă©chec n'est pas seulement français, mais europĂ©en. Pour Emmanuel Macron, les attaques fusent de toutes parts celui qui incarnait le renouveau de l'europhilie en France et en Europe souhaite dĂ©sormais s'affirmer en tant que fraĂźchement arrivĂ© dans le camp des souverainistes. Et en mĂȘme temps, comme le veut la formule, il s'est servi de la crise pour accentuer la fĂ©dĂ©ralisation de l'Europe dette commune, achat groupĂ© des vaccins, etc., convainquant mĂȘme Angela Merkel de se rallier Ă  sa cause. Les problĂšmes logistiques sur le plan intĂ©rieur lui sont ainsi autant reprochĂ©s que son dogme europĂ©iste pas une semaine sans que la fameuse phrase du virus qui n'a pas de passeport » soit rappelĂ©e dans la presse de le prĂ©sident français n'est pas le seul Ă  modifier son cap au grĂ© des critiques. Ursula von der Leyen a essuyĂ© quelques Ă©changes tendus au Parlement europĂ©en. Souhaitant faire montre de son affermissement, la voici prenant le contre-pied du prĂ©sident de la RĂ©publique et annonçant cette semaine la prĂ©paration d'un passeport vaccinal, contre lequel elle s'Ă©tait elle-mĂȘme prononcĂ©e auparavant. L'idĂ©e en tant que telle devrait sĂ©duire Ă  titre Ă©gal les libĂ©raux, qui retrouveraient ce faisant la libre circulation, et les souverainistes, qui verraient leurs frontiĂšres reprises en main. En conclusion, les dĂ©bats s'annoncent vifs sur la scĂšne française et europĂ©enne ces prochaines semaines, et, plus que jamais, la distinction entre ce qui relĂšve de l'idĂ©ologie et de la communication ne sera pas aisĂ©e
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Unnouvel essai politique sur la dĂ©composition de la France : phagocytage par l'AntiFrance. En dĂ©butant Ă  l'an de grĂące 496 lorsque Clovis donne une destinĂ©e nouvelle au "regnum Francorumet en terminant aujourd'hui avec le rĂšgne d'une hyperclasse, nĂ©e de la vassalisation des Ă©lites des grandes puissances mondiales Ă  l'oligarchie anglo-amĂ©ricaine. RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s PubliĂ© le 16/10/2013 Ă  1927, Mis Ă  jour le 16/10/2013 Ă  2016 Le Contre-point de Guillaume Tabard. Encore un dĂ©bat qui explose Ă  la figure des socialistes au pouvoir, faute d'avoir Ă©tĂ© menĂ© sĂ©rieusement durant leurs annĂ©es d'opposition. La question de l'immigration reste aujourd'hui un des plus gros impensĂ©s de gauche. Elle a une pratique, avec ce que fait Manuel Valls. Elle devra avoir la thĂ©orie de sa pratique», expliquait en juin, dans Le Figaro, Gilles Finchelstein, le directeur de la Fondation Jean-JaurĂšs, proche du les mots, l'aggiornamento avait Ă©tĂ© fait au sommet. Dans sa campagne prĂ©sidentielle, François Hollande avait Ă©tĂ© clair. Je conduirai une lutte implacable contre l'immigration illĂ©gale», consignait-il dans sa proposition numĂ©ro 50. Et c'est bien ce qu'applique le ministre de l'IntĂ©rieur. Obtenant ainsi une popularitĂ© qui contraste avec le rejet que subit aujourd'hui la gauche. Et qui agace d'autant plus ceux qui refusent cette rupture avec le vieux discours d'accueil censĂ© reflĂ©ter les valeurs de la gauche», comme l'ont rĂ©pĂ©tĂ© tous les communiquĂ©s d'indignation
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\n \n la france divisĂ©e contre elle mĂȘme
LaFrance divisĂ©e contre elle-mĂȘme - Adrien Abauzit 310 p. Éd. Altitude, 2017. Dim : 14,8 x 21 cm En achetant ce produit vous pouvez gagner jusqu'Ă  2 points de fidĂ©litĂ©. Votre panier totalisera 2 points pouvant ĂȘtre transformĂ© (s) en un bon de rĂ©duction de 0,60 € . Envoyer Ă  un ami Imprimer 20,00 € QuantitĂ© Ajouter au panier C’est un discours cĂ©lĂšbre prononcĂ© par Abraham Lincoln en 1858. Celui qui devint prĂ©sident des États-Unis deux ans plus tard y mettait en garde contre les dangers d’une maison qui, divisĂ©e contre elle-mĂȘme, ne pourrait subsister ». En 1861, dĂ©butait la sanglante guerre de SĂ©cession entre les États du Nord et ceux du Sud
 Écho lointain qui invite, non pas Ă  la comparaison mais Ă  la rĂ©flexion la France est-elle aujourd’hui une maison divisĂ©e » ?
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DucÎté du trÚs conservateur Daily Telegraph, on estime que «le centriste de 44 ans va devoir bien davantage jouer les équilibristes» dans une
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DĂ©jĂ  quelques semaines auparavant, je m'Ă©tais convaincu de faire part de mon expĂ©rience Ă  un moment oĂč elle pouvait ĂȘtre utile au dĂ©bat public, donc nĂ©cessairement avant d'avoir quittĂ© l'HĂŽtel Matignon. Cette scĂšne d'ouverture, entrĂ©e en matiĂšre concrĂšte sur un moment fort de notre vie politique qui fait prĂ©valoir ouvertement l'affrontement sur la conciliation, s'est ensuite imposĂ©e Ă  moi comme un Ă©clairage cru d'un des thĂšmes de rĂ©flexion essentiels du livre, le caractĂšre artificiel d'une cohabitation vĂ©cue dans la contradiction d'ordinaire tranquille dans sa version officielle comme elle doit l'ĂȘtre vis-Ă -vis de l'extĂ©rieur, tendue et Ă  beaucoup d'Ă©gards perturbante comme elle est en rĂ©alitĂ©. - Pourquoi avoir choisi le je», inhabituel chez un haut fonctionnaire, a fortiori dans la fonction que vous occupez ? - J'ai pensĂ© qu'Ă  partir du moment oĂč je choisissais de mĂȘler certains rĂ©cits qui illustrent la mĂ©thode du gouvernement, sa pratique politique, et des considĂ©rations que j'avais ressenties personnellement, il me semblait juste de les revendiquer pour telles. J'ajoute qu'Ă  la diffĂ©rence d'un livre de souvenirs conçu pour l'historien, j'ai vĂ©cu cet ouvrage comme un livre Ă  l'intention du citoyen d'aujourd'hui, auquel, au-delĂ  de mes fonctions, je propose mon tĂ©moignage. - C'est aussi, de votre part, une revendication d'autonomie Ă  l'Ă©gard de Lionel Jospin ? - Je n'ai pas besoin de revendiquer mon autonomie intellectuelle vis-Ă -vis du premier ministre, car il sait qu'elle est entiĂšre. L'indĂ©pendance d'esprit est la condition d'une relation saine, authentique et confiante. Ce n'est pas par rapport Ă  lui que j'ai Ă©crit ce livre. Mais il est vrai que j'ai pensĂ© Ă  lui, dans la mesure oĂč je pouvais exprimer certaines choses qu'il aurait pu lui paraĂźtre difficile ou inopportun d'exposer au mĂȘme moment et dans les mĂȘmes termes. - A-t-il Ă©tĂ© le premier confident et le premier lecteur de ce livre ? - Lorsque j'ai souhaitĂ© concrĂ©tiser cette idĂ©e, je lui en ai parlĂ©. Bien entendu, s'il s'y Ă©tait opposĂ©, je n'aurais pas poursuivi. Je l'ai soumis Ă  sa lecture, mais il n'a pas Ă©tĂ© le premier. - L'ElysĂ©e a-t-il Ă©tĂ© averti de votre dĂ©cision et de la parution imminente de votre livre ? - Personne n'en a Ă©tĂ© informĂ©, sinon le premier ministre. - Votre critique de la cohabitation doit-elle ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme le premier acte public de la candidature de M. Jospin ? - Par sa nature, ce livre ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme tel. Il concrĂ©tise de ma part, et de ma part seulement, un Ă©tat d'esprit. La fonction de directeur de cabinet du premier ministre a Ă©tĂ© occupĂ©e par des personnalitĂ©s trĂšs diffĂ©rentes. Elle l'est aujourd'hui par quelqu'un qui se revendique d'abord comme un serviteur de l'Etat. Mais elle comporte des aspects trĂšs politiques, elle entremĂȘle le politique et l'administratif ; elle ne peut se vivre que sur le mode des conseils et des apprĂ©ciations de nature politique, mĂȘme si elle porte aussi sur des rĂ©alitĂ©s administratives. Personne ne saurait douter de l'engagement personnel du directeur du cabinet du premier ministre. C'est prĂ©cisĂ©ment ce rĂŽle qui me permet de m'exprimer aujourd'hui avec une libertĂ© de ton que ne m'autoriseraient pas d'autres fonctions. » Je me sens d'ailleurs en concordance avec une Ă©thique de la fonction publique que j'ai notamment puisĂ©e dans un livre, qui a marquĂ© ma formation, Ă©crit en 1976 par François Bloch-LainĂ©, et dont le titre mĂȘme est une affirmation d'identitĂ© et de responsabilitĂ© Profession fonctionnaire. Si l'obligation de rĂ©serve des fonctionnaires, Ă©crivait-il, Ă©tait une obligation de mutisme, de non-rĂ©action, alors la partie ne serait pas Ă©gale dans la RĂ©publique, parmi ceux qui la servent Ă  des titres divers. Je ne parle pas de l'avantage des hommes politiques qui peuvent parler beaucoup. Cette inĂ©galitĂ©-lĂ  est peu contestable. Je parle de l'avantage de certaines personnes non Ă©lues et qui se taisent. La partie, donc, serait trop belle pour les hommes, certes discrets, mais autrement abusifs, qui, nantis des moyens Ă  eux confiĂ©s par la collectivitĂ©, ne discutent rien pour n'avoir pas d'ennuis... » - Il n'est pas de pire situation pour notre pays qu'un pouvoir exĂ©cutif divisĂ© contre lui-mĂȘme», Ă©crivez-vous. Venant d'un acteur essentiel de la cohabitation depuis quatre ans, on pourra trouver ce jugement tardif... - Au dĂ©part de cette expĂ©rience politique particuliĂšre, j'avais espĂ©rĂ© que la cohabitation que les circonstances avaient imposĂ©e pourrait ĂȘtre l'occasion de compromis utiles pour le pays ; et que certaines rĂ©formes, plus difficiles soit pour la gauche, soit pour la droite, pourraient ĂȘtre acquises en raison, prĂ©cisĂ©ment, du pluralisme obligĂ© de l'exĂ©cutif. Loin de moi d'ailleurs l'idĂ©e de sous-estimer l'ampleur de l'action rĂ©formatrice du gouvernement. Il a rĂ©ussi Ă  faire des rĂ©formes trĂšs profondes, institutionnelles et sociales, de la paritĂ© aux 35 heures, du quinquennat aux emplois-jeunes, du pacs Ă  la couverture maladie universelle, qui auront fait progresser notre sociĂ©tĂ© malgrĂ© cette situation de cohabitation. Il a fait preuve de volontarisme comme d'une conception exigeante de l'Etat. Et l'Ă©quipe qui m'entoure Ă  Matignon peut Ă©prouver quelque fiertĂ© du travail accompli. » Mais parce que je suis au centre de ce systĂšme, j'ai souffert personnellement de la concomitance factice d'une unitĂ© de façade sans cesse minĂ©e, taraudĂ©e, et d'oppositions qui ne me paraissaient pas toujours en conformitĂ© avec les intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux du pays. Parce que je me suis beaucoup consacrĂ© Ă  ce que je considĂšre comme le service de notre pays, de l'Etat, au-delĂ  du gouvernement lui-mĂȘme, l'impression que la France incarnĂ©e dans son exĂ©cutif risquait toujours d'ĂȘtre divisĂ©e contre elle-mĂȘme m'est apparue trĂšs pĂ©nible. - Votre regard sur la cohabitation n'a-t-il pas changĂ© simplement parce que celle-ci est aujourd'hui plus Ă©quilibrĂ©e qu'en 1997 ? - Non, je crois qu'il y a deux facteurs d'explication Ă  l'acuitĂ© croissante de cette prise de conscience. L'un est objectif personne ne pouvait ĂȘtre assurĂ© que cette cohabitation durerait cinq ans ; et donc on ne se posait pas, d'emblĂ©e, la question d'une cohabitation au long cours. Notre propension Ă©tait plutĂŽt de rĂ©aliser, dans l'ordre, mais avec un rythme soutenu, les rĂ©formes les plus profondes, dans une pĂ©riode qui restait indĂ©terminĂ©e. L'autre facteur d'explication est plus personnel j'approche du terme de ce chemin extrĂȘmement ardu et tendu, et il me semble que le rĂŽle que j'ai Ă©tĂ© appelĂ© Ă  jouer ne serait pas complet s'il restait, dans son contenu, secret. - NĂ©anmoins, en le publiant en octobre 2001 et pas en octobre 2002, vous appelez vos concitoyens Ă  ne pas rééditer la cohabitation par leur vote. - Si ce livre se veut aussi - au risque de l'immodestie - un avertissement, c'est parce que je voudrais faire sentir, en effet, Ă  mes concitoyens ce que comporte de dĂ©sĂ©quilibres et de risques potentiels une situation qui a Ă©tĂ© gĂ©rĂ©e, somme toute, dans l'honneur et dans la dignitĂ©, lorsqu'il s'agissait des intĂ©rĂȘts primordiaux du pays, mais qui, dans d'autres circonstances, avec d'autres personnalitĂ©s, pourrait connaĂźtre des alĂ©as autrement graves. Donc, si je l'ai Ă©crit, en effet, avant les Ă©chĂ©ances politiques, c'est sans doute pour ne pas avoir Ă  me reprocher de ne pas l'avoir dit Ă  temps. - Vous n'exonĂ©rez pas votre propre camp l'ElysĂ©e et Matignon, dites-vous, s'investissent parfois dans des rivalitĂ©s et des dĂ©tails accessoires... - Je ne crois pas que mon livre puisse ĂȘtre lu comme une critique de l'attitude d'esprit de Matignon puisque prĂ©cisĂ©ment il insiste sur la collĂ©gialitĂ©, la transparence, la simplicitĂ© et la rigueur avec lesquelles ont Ă©tĂ© gĂ©rĂ©es, sous l'Ă©gide du premier ministre, les affaires de l'Etat. Je souligne d'ailleurs que Matignon n'a jamais Ă©tĂ© Ă  l'initiative des polĂ©miques et des controverses. Je dĂ©cris en action une Ă©quipe gouvernementale dont une des forces essentielles tient Ă  la qualitĂ© d'ensemble remarquable de ses femmes et de ses hommes. Au-delĂ , je crois que la cohabitation, dans ce qu'elle a de dangereux, de pernicieux, de risquĂ©, est le fruit d'une situation institutionnelle d'autant plus contraignante que son terme n'est pas fixĂ©. Lorsqu'une pĂ©riode est bien dĂ©terminĂ©e Ă  l'avance, avec ses sĂ©quences consacrĂ©es Ă  la rĂ©forme en profondeur, et d'autres dominĂ©es par le combat politique, alors, le temps de ce combat peut ĂȘtre cantonnĂ©. Dans la pĂ©riode de cohabitation que nous avons vĂ©cue, il pouvait survenir Ă  chaque moment. On pouvait se dire Ă  tout instant que, profitant de ce qui aurait pu ĂȘtre une phase d'affaiblissement, d'impopularitĂ© relative du gouvernement, le prĂ©sident serait tentĂ© tout naturellement, par une nouvelle dissolution, de rĂ©tablir Ă  son avantage une situation qu'il avait compromise. - Vous Ă©crivez aussi Ce qui est admis par les Français n'est pas nĂ©cessairement bon pour la France.» Comment convaincre les Français qu'ils ont tort d'aimer la cohabitation ? - D'abord, il faut se dire que le jugement du corps Ă©lectoral est le bon. C'est une rĂšgle dans la dĂ©mocratie, et il y aurait de la prĂ©somption, et mĂȘme du dĂ©voiement, Ă  l'oublier. Je crois en la vertu de l'apprĂ©ciation politique, du dĂ©bat sur nos institutions. Je suis assez frappĂ© du fait que ce dĂ©bat n'est pas trĂšs nourri, depuis quelques annĂ©es, alors qu'en rĂ©alitĂ©, bien des questions qui vont se poser au dĂ©but du nouveau quinquennat, quelle que soit la personne qui en aura la charge, seront des problĂšmes institutionnels. Ce que j'ai tentĂ©, c'est une amorce de pĂ©dagogie de la rĂ©flexion politique et institutionnelle. - Ce que vous dĂ©plorez, au fond, n'est-ce pas surtout le dĂ©clin de la puissance publique que favorise la cohabitation ? - Je montre au contraire que le rĂŽle de l'Etat est trĂšs concrĂštement et fortement ressenti par nos concitoyens, loin d'un discours nĂ©o-libĂ©ral qui fut Ă  la mode. Reste qu'il est des rĂ©formes profondes de l'Etat qui sont rendues particuliĂšrement difficiles par l'existence mĂȘme de la cohabitation. Je mentionne des exemples de portĂ©es trĂšs diffĂ©rentes. Je parle notamment des fonds spĂ©ciaux, du cumul des mandats, des retraites ou de la justice. Une rĂ©forme, dans nos sociĂ©tĂ©s qui sont si complexes et fragiles Ă  la fois, nĂ©cessite un processus long, cohĂ©rent, sĂ»r et continu dans sa dĂ©marche. Aussi, les contradictions dans le discours public, qui sont le lot de la cohabitation, rendent-elles l'oeuvre de rĂ©forme plus incertaine. D'autant que le prĂ©sident et le SĂ©nat peuvent user de verrous juridiques. - Vous Ă©voquez plusieurs fois vos relations avec Jean-Pierre ChevĂšnement. Elles semblent vous avoir laissĂ© des blessures. - L'essentiel n'est pas ce qui relĂšve des blessures personnelles, mais de l'attitude et de la responsabilitĂ© politiques qui, de fait, traduisent aussi une conception de la RĂ©publique. Certes, je m'exprime sans fard, comme je l'ai fait vis-Ă -vis de lui en tĂȘte Ă  tĂȘte. Je pense que la vie politique est faite, pour beaucoup, de relations personnelles, de confiance accordĂ©e, de solidaritĂ© partagĂ©e malgrĂ© les Ă©preuves, et que celles-ci ont achoppĂ© Ă  certains moments cruciaux. - La Corse restera-t-elle votre principale Ă©preuve ? - D'autres, peut-ĂȘtre plus redoutables, nous attendent encore. Mais la Corse a en effet Ă©tĂ©, pour moi, la principale Ă©preuve, parce que c'est la seule fois oĂč la calomnie s'est exercĂ©e Ă  mon dĂ©triment. Mais celle-ci ne m'a pas entamĂ© pour deux raisons la premiĂšre, c'est que nous savions n'avoir commis aucun manquement, et que je n'avais donc ni interrogation, ni doute lancinant ; la seconde, c'est que j'avais observĂ©, bien avant de prendre mes fonctions, Ă  quel point ce genre de risque leur Ă©tait inhĂ©rent ; au bout de quatre ans et demi, j'ai mĂȘme l'impression d'avoir Ă©tĂ© relativement Ă©pargnĂ© par les mises en cause personnelles. - Votre portrait de Dominique de Villepin, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ElysĂ©e, est sans acrimonie. Une complicitĂ© s'est-elle nouĂ©e entre vous ? - La cohabitation fonctionne sans heurt dans nos relations parce que nous les circonscrivons, d'un commun accord, Ă  un cadre limitĂ©, tout d'exĂ©cution, et que nous faisons remonter les problĂšmes conflictuels aux niveaux oĂč ils doivent ĂȘtre traitĂ©s, c'est-Ă -dire ceux du prĂ©sident de la RĂ©publique et du premier ministre. Nous n'avons pas cĂ©dĂ© Ă  la tentation de personnaliser et de passionner les conflits qui nĂ©cessairement traversent l'exĂ©cutif. Mais je ne crois pas que l'on puisse parler de complicitĂ©. - Est-ce que les rĂ©vĂ©lations sur le passĂ© trotskiste de M. Jospin vous ont surpris, peinĂ© ou blessĂ© ? Vous ne les Ă©voquez pas dans votre livre. - Je ne l'ai pas fait parce que le passĂ© personnel de Lionel Jospin n'Ă©tait pas au centre de mon propos. Je dirai que je n'ai pas Ă©tĂ© vraiment surpris, parce que je pouvais subodorer que ce passĂ© avait une consistance. Je n'ai nullement Ă©tĂ© choquĂ© ou blessĂ©. D'abord, parce que je ne trouve rien d'indigne dans une expĂ©rience rĂ©volue d'extrĂȘme gauche telle que celle-ci s'est rĂ©vĂ©lĂ©e ; ensuite, parce que je n'ai jamais senti dans la personnalitĂ© de Lionel Jospin de porte-Ă -faux, de dĂ©sĂ©quilibre. Il m'est apparu, Ă  la lumiĂšre de son parcours - d'ailleurs essentiellement marquĂ© par son engagement au sein du Parti socialiste - tel qu'il est aujourd'hui construit, structurĂ©, en fonction des Ă©changes, des interrogations et des rĂ©flexions politiques auxquels il a pris part. Je trouve au contraire qu'il y a quelque chose de rassurant dans le fait qu'un homme politique de sa trempe soit arrivĂ© en dĂ©finitive Ă  des positions que l'on sent profondĂ©ment siennes, prĂ©cisĂ©ment aprĂšs beaucoup d'annĂ©es de recherche et d'engagement militant. - Vous dites que ce livre ne s'inscrit pas dans un cadre Ă©lectoral, mais il se termine par un appel Ă  la candidature de M. Jospin... - Je ne cacherai nullement que j'espĂšre de tout coeur que Lionel Jospin sera candidat... - L'avez-vous convaincu ? Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. 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Toutroyaume divisĂ© contre lui-mĂȘme Image illustrative Eco121, mensuel des dĂ©cideurs des hauts de France. Je m'Ă©trangle ce petit matin du 25 fĂ©vrier en ouvrant mon quotidien rĂ©gional. Sur cinq colonnes Ă  la Une, La Voix ose jeter en pĂąture au grand public qui n'en demandait pas tant ce que les initiĂ©s du microcosme rĂ©gional
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