Publiéle 10/02/2021 Temps de lecture : 2 min. Cette année, le musée des impressionnismes de Giverny présente, jusqu’au 1 er novembre, l’exposition « Côté jardin. Dejusqu’au 1er novembre 21. Musée des impressionnismes, Giverny 99 rue Claude Monet, 27620 Giverny. Catalogue, sous la direction de Mathias Chivot et Cyrille Sciam RMN, 224 p., 35 €. Chaque saison offre de nouvelles couleurs au Jardin de Monet à Giverny. L’exposition Côté jardin, de Monet à Bonnard au Musée Musée des impressionnistes jusqu’au 1er novembre en éclaire à quelques mètres l’ambition du projet tout en l’inscrivant dans une autre histoire de la modernité, celle d’un dialogue méconnu et oublié, entre Monet et les nabis. Pour mieux interroger la sensibilité contemporaine, entre émotion personnelle et réclusion. Une histoire de sensibilité de 1870 à 1940 Sisley, Printemps, paysanne sous les arbres en fleurs, vers 1865-1866 Col. part. S’inscrivant dans une longue tradition du paysage, l’impressionnisme a décliné comme un thème central un rapport intime au jardin l’œuvre immersive de Monet à Giverny en constitue la quintessence. Les Nabis avec leurs jeux des ombres et du théâtre, se sont démarqués de ce qui était devenu un poncif, parfois radicalement. L’ambition de cette remarquable exposition appuyée sur une centaine d’œuvres peintures, dessins, photographies brillamment organisée vise à dépasser les clivages souvent artificiels entre les impressionnistes, et leurs successeurs. Un dialogue méconnu et oublié, mais qui a réellement existé, entre Monet et les nabis Bonnard, Denis, Roussel et Vuillard qui, au départ, ont d’abord rejeté l’impressionnisme avant de renouer avec lui. insiste Cyrille Sciama co-commissaire et contributeur de l’indispensable catalogue. De 1870 à 1940, le jardin a été un thème intense. J’ai voulu montrer qu’il réunit plus qu’il n’oppose. Avec d’une part ceux qui travailleraient de manière plus instinctive et les seconds considérés comme plus cérébraux ». Des espaces verts ambigus Mary, Cassatt Automne, portrait de Lydia Cassatt, 1880 Photo Petit Palais Les images, qui semblent si naturelles, sont souvent la suite d’une grande réflexion, où les lieux peints se diluent dans l’imaginaire du peintre. poursuit Cyrile Sciama, n’hésitant pas de parler d’un espace ambigu » ou indécis » pour les impressionnistes. L’exposition et le catalogue s’attachent à distinguer le jardin tournant parfois à l’obsession picturale selon chaque peintre, de Pissarro à Caillebotte. Espaces indécis, les jardins peuvent également susciter rêveries et moments perdus. rappelle Sciama. Impressions ou sensations, nombreuses sont les nuances de la représentation des jardins par la génération Monet, des années 1870 à 1890. Cette lente élaboration prend en compte des situations personnelles différentes, qui varient selon les origines familiales et géographiques des artistes et leur vie privée une fois leur carrière lancée. Le thème du jardin prend alors dans leurs œuvres une valeur centrale mais ambiguë » Car tout le mérite du propos consiste à ne pas réduire cette recherche d’un Éden à cette image du bonheur qui font leur popularité. La conception du jardin en espace clos laisse place à toutes les rêveries. Monde silencieux, il est aussi le lieu des moments suspendus. La mélancolie n’est jamais loin, et la mort rôde. Certains jardins transcrivent ainsi la vie chancelante des personnages qui y sont peints. Rêverie et mélancolie s’entremêlent, donnant un nouveau développement au sujet que les Nabis reprennent dans un jeu savant entre théâtre et mise en scène, et où les silences intérieurs règnent en maître » L’expérience d’un espace densifié, étendu et sublimé par l’imagination. Vuillard Fillette au cerceau, vers 1891, Col. part. Autre contribution de l’exposition La question du jardin n’a pas été souvent associée aux Nabis ; elle permet pourtant de comprendre clairement comment leur trajectoire s’inscrit dans le paysage artistique au tournant du siècle. précise Mathias Chivot dans son article La sensation retrouvée, le jardin au cœur de l’évolution nabie. Le biais du jardin, de la nature, permet également de mieux saisir le virage qui marque la dispersion des Nabis au début du xxe siècle. Ceux-ci choisissent, chacun à sa manière, de revenir à la tradition picturale française.» Une invitation à lâcher prise Bonnard Crépuscule Photo Hervé Lewandowski RMN Grand Palais musée d’Orsay Difficile de rentrer dans la richesse des propositions et pistes ouvertes, de cette évolution des mentalités comme du parc comme scène, la place de la figure féminine au jardin, les enjeux sur le cadre et la limite de la nature maitrisée, du rôle de la mémoire et du travail d’atelier, du rôle de la photographie omniprésente, pour tirer profit des possibilités visuelles que permet l’objet et que la peinture met à distance… Sans oublier, ce qui clôt le parcours, la densité végétale est l’occasion d’expérimenter des points de vue immersifs, dont la finalité est toujours décorative », de Monet à Bonnard, jusqu’à l’abstraction de Joan Mitchell 1925-1992, artiste américaine installée à Vétheuil, à quelques kilomètres de Giverny. Sur les lieux même d’un retour à l’impressionnisme L’éloignement dans lequel les Nabis tenaient l’impressionnisme se réduit, jusqu’à le transformer en référence, le tout théorisé après coup par Maurice Denis. rappelle Mathias Chivot en ouverture d’une salle et dans le catalogue. S’amorce un retour vers la tradition, et l’acceptation plus directe d’un héritage de la peinture française dans laquelle ils se placent. Les perspectives cessent alors d’être chahutées pour redevenir plus classiques, la lumière entre directement et l’espace se fait plus profond, moins cloisonné. » Denis, Verger à l’Ermitage, vers 1892, Neuss, Clemens Sels Museum Avec l’attraction entretenue par Monet, auprès des générations suivantes Giverny devient ainsi un lieu d’échanges privilégié, où les Nabis viennent se dire redevables des impressionnistes, où l’attitude de défiance des débuts s’efface au profit d’une reconnaissance tacite et admirative de l’héritage impressionniste. L’aveu de Vuillard, recueilli par le comte Kessler au matin du 24 décembre 1902, résume à lui seul la dette reconnue envers les maîtres autrefois méprisés Car, il faut bien en convenir, si je n’avais pas vu les impressionnistes, je n’aurais pas fait de couleur. » D’un bout à l’autre de sa carrière, le thème du jardin bouscule ainsi la légende convenue du peintre d’intérieur et affirme une préoccupation permanente pour l’espace intime que représente le jardin, public ou privé… » Une sublimation de la nature Caillebotte, Parterre de marguerites, vers 1893, MDIG Photo François Doury La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. » affirmait Baudelaire, en 1863, comme sa définition de l’art, réunissant par anticipation, les contradictions souvent repérées dans le style des impressionnistes et dans celui des Nabis – les premiers étant attachés à la représentation d’une nature mouvante et éphémère, les seconds désirant aller au-delà des apparences pour révéler les vérités immanentes et essentielles de ce monde. Ces deux réalités sont pourtant plus perméables qu’il n’y paraît » commente Valérie Reis dans un texte lumineux La nature du temps. Si les jardins survivent en effet à leurs maîtres, et voient éternellement revivre leurs fleurs au gré des saisons, ils sont aussi immortalisés dans des tableaux qui capturent et traduisent toutes les nuances de leur temporalité. Temps suspendu, temps cyclique ou temps qui passe, autant d’aspects présents en filigrane dans des œuvres qui font renaître perpétuellement ces peintres, dans le présent éternel de l’art ». On comprendra dés lors les résonnances intactes de ces artistes avec nos préoccupations contemporaines. OlivierOlgan Pour aller plus loin voir la visite virtuelle en ligne – écouter la série de podcasts Côté jardin, de Monet à Bonnard Catalogue Musée des impressionnistes, Giverny VisiteGuidée De L'exposition Côté Jardin. De Monet À Bonnard à Giverny . Le samedi 3 juillet 2021 Visite Guidée De L'exposition Côté Jardin. De Monet À Bonnard, exposition exposée au Musée Des Impressionnismes le samedi 3 juillet 2021. lundi 21 juin 2021 à 00h00. Retour aux infos locales. Top diffusion; Changer de région; Mentions légales; Annonceurs; Chaque week-end, recevez sur votre boite mail, les sorties famille en Normandie. Pour le week-end 26 27 28 août 2022 découvrez dans notre newsletter, les feux d'artifice, concerts populaires, les fêtes médiévales, fêtes foraines, fête locales, des idées balade parcs et jardins, forêts, sites naturels, les châteaux, les musées, les expositions, les zoos, les événements.... La prochaine newsletter sera envoyée jeudi en fin de journée. Il n'est donc pas trop tard pour s'inscrire et recevoir la newsletter newsletter format smartphone, tablette et ordinateur, le confort de lecture pour tous les écrans et pour tous. Lors de votre inscription, n'oubliez pas de valider le mail que nous vous envoyons. Inscrivez vous vite à notre newsletter! Del'eau, seulement de l'eau Chorale - Chant, Lecture - Conte - Poésie Marseille 13000 Le 04/03/2023. Récital poétique pour piano au bord de l'eau et échanges citoyenss ur l'eau. Après Seuls les arbres, nous vous invitons à une balade au bord de l’eau ! Autour des compositions d’Anne, au piano, nous invitons des poètes tels que, Nazim Hikmet, Adonis, Claude Nougaro, L’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard présente une toile intitulée Automne, portrait de Lydia Cassatt, par Mary Cassatt. En lien avec cet émouvant portrait, peint par Cassatt en 1880, quelques mois avant le décès de sa sœur bien-aimée, alors déjà très malade, nous avons sélectionné un texte de Gustave Geffroy, dans lequel il rend hommage à l’artiste américaine qui rejoignit le groupe des impressionnistes en 1879, à l’invitation de son ami Edgar Degas. Lecture Gustave Geffroy, La Vie artistique. Troisième série, Paris, E. Dentu, éditeur, 1894, p. 275-281 This episode is part of the Côté jardin. De Monet à Bonnard series Une sélection de lectures en lien avec l'exposition présentée du 19 mai au 1er novembre 2021 au musée des impressionnismes Giverny. présenté par le musée des impressionnismes Voiciles prochains rendez-vous au Musée des Impressionnismes Giverny en juillet. Samedi 3 juillet : Exposition « Côté jardin. De Monet à Bonnard » Création/Exécution MARTIN Henri-Jean-Guillaume NomMARTINPrénomHenri-Jean-GuillaumeLieu de naissanceToulouseDate de naissance1860Lieu de décèsLabastide-du-VertDate de décès1943Nationalité / CultureFrançaiseEcole / mouvementFrançaise Création ; XXe siècle, 1er quart Matière et technique Peinture à l'huile sur toile Mesures H. cm 60 ; L. cm 75 Hauteur avec cadre en cm 84,5 ; Largeur avec cadre en cm 99,5 ; Epaisseur avec cadre en cm. 8,5 Inscriptions / marques Signature ; Avers ; Signé en bas à droite "Henri Martin" Anciennes Collections Bibliographie Musée des Beaux Arts de Lille, Catalogue Sommaire Illustré des Peintures, vol. 2, Ecole Française Brejon de Lavergnée A. et De Wambrechies A., 2001 ; Musée des Beaux Arts de Lille - Catalogue Sommaire Illustré des Peintures - II - Ecole Française - - repr. 1108 Oursel, 1977 ; "La donation Masson à Lille" par Hervé Oursel in la Revue du Louvre, N°1-1977, pages 27 à 44, repr. nb. page 37. Exposition Giverny, 2021 ; "Côté jardin. De Monet à Bonnard", Giverny, musée des impressionnistes du 1er avril au 1er novembre 2021. Cat. 31 repr. coul. p. 111 Edimbourg, Madrid, 2010 ; "Impressionist Gardens ", National Gallery Complex, Edinburgh, du 31 juillet au 17 octobre 2010, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid, du 16 novembre au 14 février 2010, n° 89 page 131 repr. coul., pages 170 et 175. Cahors, Saint Cirq Lapopie, ...2008-2009 ; "Henri Martin 1860-1943 Du rêve au quotidien .Peintures conservées dans les collections publiques françaises. ", Cahors et Musée Rignault de Saint Cirq Lapopie du 7 juin au 6 octobre 2008, Musée des beaux-arts de Bordeaux du 23 octobre 2008 au 1er février 2009, Musée de la Chartreuse de Douai du 13 mars au 10 juin 2009, pages 53 à 63, repr. page 55, notice n° 65 page 131. Mot clé Figure ; Femme ; En buste ; De profil Fond de paysage ; Jardin ; Feuillu ; Buisson Crédits ©RMN-GP – cliché Thierry Le Mage Dernière mise à jour jeudi 24 février 2022 145422
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